Le 27 janvier 2021, Gwenola Le Troadec, maire et Gilles Bernard, adjoint chargé de la culture et du patrimoine ont souhaité faire un état des lieux du musée de la Préhistoire et de ses collections. Hervé Lelièvre, habitant de Saint-Guénolé et Michel Van Praet, tous deux professeurs émérites du Museum d’Histoire Naturelle de Paris, accompagnement la municipalité dans ce projet.
Depuis plus d’un an, le musée de la Préhistoire est fermé au public, le bâtiment, quasi centenaire, n’offre plus les conditions favorables pour accueillir le public en toute sécurité. La CCPBS (Communauté de Communes du Pays Bigouden Sud) qui assurait jusqu’à présent le fonctionnement, ne souhaite plus porter l’important programme de restauration, estimé à 2,70 millions d’euros. La CCPBS a déclaré, le 21 octobre 2020 à la mairie, ne pas avoir de compétence et annonçait qu’elle se dessaisissait de ce dossier qui devra être porté par Penmarc’h. Ce qui est irréalisable au vu du coût d’investissement et qui demande une compétence scientifique que la commune ne peut avoir.
Un musée centenaire aux collections remarquables à préserver
Le musée de Penmarc’h, d’une surface de 300m², abrite des pièces archéologiques uniques et remarquables issues de fouilles représentant 500 000 ans d’histoire du département depuis le Paléolithique jusqu’au Haut Moyen-Âge. L’histoire du peuplement de la basse Bretagne y est raconté. Le musée abrite des squelettes, datant de la période du Haut moyen-Âge, découverts à Saint-Urnel en la commune de Plomeur, des poteries, bijoux, armes, statues, silex… Il est représentatif des recherches archéologiques réalisées au cours du 20ème siècle. Un musée authentique qui est resté fidèle à l’esprit de ses fondateurs.
L’histoire d’un groupe de passionnés
Au tout début du 20ème siècle, l’artiste peintre Georges Boisselier, grand prix de Rome, séjourne à Pors Carn dans sa résidence secondaire. Il se passionne pour les mœurs et les antiquités locales. Au cours de la Première Guerre Mondiale, il fait la connaissance du chanoine Favret, professeur et fouilleur amateur. Dès la fin de la Grande Guerre, le duo se lie d’amitié avec le commandant Bénard Le Pontois, président de la Société Océanographique de France. Ce dernier a fait l’acquisition d’une propriété à Pors Carn en 1919. Bénard Le Pontois, dont l’épouse est issue d’une famille de banquiers, est l’un des fondateurs du musée et le principal mécène. Les trois pionniers reçoivent le soutien de personnalités influentes, à l’image du docteur Capitan de l’Académie de Médecine et président de la section préhistorique de la Commission des Monuments Historiques.
Bénard Le Pontois devient le président fondateur et le docteur Capitan, le fondateur. Le groupe finistérien est créé et reçoit le soutien financier de plusieurs industriels et commerçants ayant un lien avec Penmarc’h. En 1923, la première salle abritant les fouilles est inaugurée, la 2ème salle ouvre en 1927. Tous les donateurs ont émis le souhait et la volonté que “Les donations ou legs n’ont été faits que sous la condition formelle que jamais leurs donations ou legs ne quitteraient le musée de Penmarc’h”.
Bénard Le Pontois se suicide en 1931, il entraîne ses 2 enfants, alors âgés de 12 et 13 ans, dans la mort. De 1932 à 1939, Georges Boisselier devient le conservateur du musée. Au cours de cette période, Sir Robert Mond, célèbre chimiste anglais, passionné d’archéologie et d’anthropologie, dont l’épouse est bretonne, fait d’importants legs au musée. En 1947, Pierre-Roland Giot, chercheur au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), en prend la direction. Le musée devient alors station scientifique de la Faculté des sciences de l’Université de Rennes.
Photo à la une : Hervé Lelièvre, Gwenola Le Troadec, Gilles Bernard et Michel Van Praet devant le musée.