Saint-Guénolé est le seul port de pêche français retenu dans le projet européen Fishinn qui vise à mutualiser la réflexion avec des professionnels sud-finistériens, irlandais, espagnols et portugais. Ils sont concernés par le devenir des pêcheries de l’Atlantique. Le projet réunit cinq partenaires européens jusqu’en 2026 : une fondation économique au Pays Basque espagnol, une Technopole au Portugal, une Université technologique en Irlande, le Pôle Mer Bretagne Atlantique en France et la Technopole Quimper-Cornouaille. Il a pour ambition de travailler sur la résilience des territoires de pêche locaux.
Les 28 et 29 janvier, ces professionnels se sont réunis dans le Finistère, ils ont visité plusieurs entreprises sur Quimper et dans le Pays Bigouden. « Pour ce projet européen, qui a débuté de manière opérationnelle en 2024, nous avons retenu des sites pilotes sur chacun des pays. Ici, c’est la Cornouaille et ses sept ports avec un focus sur Saint-Guénolé », explique Rozenn Le Vaillant, cheffe de projet Innovation et Europe à la Technopole de Quimper Cornouaille.
Le 28 janvier, une rencontre était organisée à la conserverie la Compagnie bretonne à Penmarc’h, à laquelle la maire Gwenola Le Troadec et Nathalie Carrot-Tanneau, 1ère vice-présidente du Syndicat mixte des ports de pêche-plaisance de Cornouaille, ont participé. Un bilan a été dressé autour des sept ports. « La situation est difficile » explique la maire. « Nous allons vers un nouveau modèle de pêche artisanale locale et durable, nous devons faire appel à l’intelligence collective ».
Le constat
La Cornouaille tient la première place de pêche fraîche artisanale en France, elle compte 350 bateaux pour environ 1.500 marins. 34.000 tonnes de poissons ont été débarquées en 2024 pour un chiffre d’affaires de 126 millions d’euros. La filière pêche connaît une crise sans précédent. Le plan de sortie de flotte lié au Brexit a entraîné la destruction d’une vingtaine de bateaux bigoudens. En conséquence, les tonnages ont baissé et les ports font l’objet d’une restructuration. De plus, les concessions portuaires des sept ports, gérés par le syndicat mixte, prendront fin en 2025. Les élus penmarc’hais restent vigilants.
Sur le port de Saint-Guénolé, quinze entreprises dépendent de cette filière : armements, chantiers navals, ateliers de marée… D’anciens espaces portuaires désaffectés ont été repris, les entrepreneurs ont le soutien de la municipalité. C’est le cas de Stratagème, anciennement Halios dans la rue des Conserveries.
Photo à la une : les partenaires du projet Fishinn © Le Télégramme