La ville de Penmarc’h a lancé un cycle de trois conférences sur le changement climatique pour comprendre et s’adapter. Ces rencontres sont organisées dans le cadre de la politique de la transition écologique et des solidarités avec une information menée par la municipalité auprès des habitants pour une meilleure prise de conscience. La première conférence avait pour thème le 22 mars, journée mondiale de l’eau avec Philippe Davy, directeur de recherches au CNRS et membre du Haut Conseil Breton pour le Climat.
La deuxième conférence s’est tenue le 19 avril. Nadia Améziane du Marinarium de Concarneau a dressé un bilan des impacts du changement global sur les écosystèmes marins. La maire Gwenola Le Troadec a introduit la conférence : “Aujourd’hui, il y a un consensus scientifique sur le fait du réchauffement climatique avec des effets en cascade dus aux activés humaines”.
Les impacts du changement global sur les écosystèmes marins
La seconde conférence traitait des impacts du changement global sur les écosystèmes marins avec Nadia Améziane, professeure du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris (MNHN) et cheffe de la station de biologie marine de Concarneau. La rencontre a rassemblé environ 150 personnes en présence du sénateur Michel Canévet.
Nadia Améziane a fait état de la sixième crise majeure, des impacts à l’échelle globale et la place de l’homme. “50% de la population mondiale vit sur la frange littorale, l’urbanisation des côtes accroît la pression des écosystèmes” a affirmé la scientifique. “94% des habitats marins et côtiers sont en très mauvais état”. “Les eaux des océans se réchauffent de 0,2°C tous les 10 ans depuis 30 ans entraînant une modification des écosystèmes.”Les conséquences sont visibles même ici dans le Finistère sud avec l’accroissement d’espèces marines. En 2021, 230 tonnes de poulpes ont été débarquées dans les criées bigoudènes, contre 20 à 30 tonnes habituellement. Le poulpe a fait du gisement de coquilles Saint Jacques des Glénan son garde-manger, entraînant une diminution du mollusque et modifiant l’environnement.
Nadia Améziane a constaté les activités humaines, les pollutions, les transports maritimes, etc. qui sont à l’origine du réchauffement climatique et de ses conséquences. “Ces dix dernières années, la production plastique est supérieure aux 100 dernières années. Nous consommons l’équivalent d’une carte de crédit chaque semaine” commente la scientifique.
Des réflexions pour atténuer les impacts
Les réserves naturelles et les aires marines protégées sont les solutions pour préserver la biodiversité marine. Quelles conséquences pour les marins pêcheurs ? Le plan d’action de la Commission européenne entend éliminer la pêche de fond (chaluts, dragues…) dans toutes les zones Natura 2000 d’ici à 2024 et toutes les aires marines protégées de l’UE d’ici à 2030.
Le sénateur Michel Canévet a salué l’initiative de la municipalité. Il a affirmé son soutien à la filière pêche. “Il faut tenir compte des économies. L’activité halieutique doit continuer dans le Pays Bigouden. Il ne faut pas interdire directement le chalut et les engins traînants. Il existe des solutions intermédiaires.” Ces changements nécessiteront des adaptations et du temps.
Nadia Améziane a conclu son intervention en affirmant que “l’intelligence collective permettra de s’en sortir” .
À vos agendas. Dernière conférence le mercredi 17 mai à 18h30 à la salle Cap Caval. Le thème mer et littoral sera traité du point de vue du réchauffement des océans : fonte des glaciers, dilatation, augmentation du niveau de la mer, les projections dans le monde, lutte contre la submersion et l’érosion dunaire et ses limites avec un point précis sur le littoral Breton et en particulier sur Penmarc’h (PPRL, trait de côtes, etc.)
Photo à la une : environ 150 personnes à la conférence organisée à la salle Cap Caval
Mairie de Penmarc’h
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