Huerta, une cérémonie en hommage aux républicains espagnols et aux sauveteurs penmarc’hais

Jean Sala Pala de MERE 29

Il y a tout juste 86 ans, le navire espagnol Huerta faisait naufrage au large de Saint-Pierre, c’était le 23 octobre 1937. À son bord, des hommes, des femmes et des enfants, ils étaient 120 républicains espagnols fuyant le régime franquiste. Les marins et les sauveteurs penmarc’hais du Léon Dufour, de la Cassiopée et du Saint Thomas leur ont porté secours, tous furent sauvés.

Le 23 octobre 2023, la ville de Penmarc’h et l’association MERE29 (Mémoire de l’exil républicain espagnol dans le Finistère) ont organisé une cérémonie pour leur rendre hommage. « C’est une histoire de courage, de fraternité, de solidarité que tous ici à mes côtés vont vous raconter, c’est important. Elle fait écho à ce que nous vivons actuellement » commente la maire Gwenola Le Troadec. Une cinquantaine de personnes étaient réunies parmi les descendants de réfugiés espagnols, membres de l’association MERE 29, famille des sauveteurs et penmarc’hais.

La cérémonie fut fraternelle et intergénérationnelle. Elsa et Elouan, deux jeunes penmarc’hais, ont retracé l’histoire du navire en lisant des textes. Jean Sala Pala, vice-président de l’association MERE 29, Daniel Pardo ont porté la parole des républicains espagnols. Denis Stéphan, adjoint au maire, a retracé l’histoire du sauvetage. Il est le fils de l’un des sauveteurs.

À la fin de la cérémonie, un panneau commémoratif a été dévoilé. Il est situé à proximité du vieux phare. Un QR code renvoie à l’histoire du naufrage ainsi qu’un montage vidéo réalisé par l’association Les Pinceaux de la mémoire.

La guerre d’Espagne (1936-1939)

La Guerre d’Espagne (1936-1939) a provoqué un important exil espagnol en France. Durant la fin du printemps et l’été 1937, entre 120 000 et 140 000 espagnols vont quitter le nord-atlantique de l’Espagne par la mer et certains d’entre eux, des civils en général, vont être hébergés dans le Finistère. En janvier-février 1939, se produit la Retirada, la Retraite. La vague d’exilés est beaucoup plus importante et plus brutale. De l’ordre de 500 000 personnes, pour moitié des civils, pour moitié des combattants, quittent leur pays par voie terrestre et entrent en France du côté de la Catalogne en une quinzaine de jours. Les civils sont, dans leur majorité, transférés immédiatement par train dans divers départements dont le Finistère. Les combattants vont être dans un premier temps parqués dans des camps de concentration près de la frontière franco-espagnole. En juin 1941, plusieurs milliers d’entre eux vont passer sous responsabilité de l’occupant. Immédiatement transférés sur la façade atlantique, ils vont devoir participer, comme travailleurs forcés, à la construction du Mur de l’Atlantique et en particulier dans le Finistère à la construction à Brest de la base des sous-marins. Plusieurs s’en échapperont et s’engageront dans la Résistance. Un réseau de résistance espagnol, Los Deportistas, sera créé en Bretagne. Un de ses principaux responsables, Antonio García Martín, sera arrêté le 28 mars 1944 à Brest et fusillé le 21 avril 1944 dans les dunes du Ster tout comme 34 Résistants français. Il apparaît sur le monument commémoratif aux Fusillés de Penmarc’h sous son nom de résistant, Joseph Moreno.

Photo à la une : la maire Gwenola Le Troadec et l’adjoint Denis Stéphan dévoilent le panneau commémoratif ; Daniel Pardo, membre de MERE 29 et président des Pinceaux de la mémoire. Au second plan : Jean Sala Pala, vice-président de MERE 29 et les deux jeunes penmarc’hais Elsa et Elouan.

 

Mairie de Penmarc’h
02 98 58 60 19

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