Mercredi 22 mars, journée mondiale de l’eau, la municipalité de la ville de Penmarc’h a organisé une première conférence sur le changement climatique : l’eau pour comprendre et s’adapter. Deux autres rencontres sont programmées le 19 avril sur le changement climatique en Bretagne et le 17 mai sur mer et littoral. “Nous le disons souvent, Penmarc’h est à l’avant-garde du changement climatique, et c’est rapide” commente la maire Gwenola Le Troadec. À l’attention des habitants du littoral bigouden, cette conférence se veut informative avec la transmission des connaissances les plus récentes pour déclencher une prise de conscience et les premiers gestes d’adaptation.
22 mars : journée mondiale de l’eau
La consommation en eau, quelques chiffres. En 2040, la Bretagne pourrait manquer d’eau. Un habitant consomme en moyenne 146 litres par jour, 7% de cette eau sert à l’alimentation et 93% de cette eau potable à l’hygiène et le nettoyage.
La première conférence s’est tenue le mercredi 22 mars à la salle Cap Caval. Elle a réuni une centaine de Penmarc’hais, habitants du Pays Bigouden et professionnels de l’eau. Une rencontre en trois temps avec la projection du documentaire “En quête d’eau, la Bretagne à sec en 2040”, réalisé par Sciences Po Rennes et France 3 Bretagne. Nous avons eu l’honneur d’accueillir Philippe Davy, directeur de recherches au CNRS à l’Université de Rennes et de l’Observatoire des Sciences de l’univers de Rennes (OSUR). Il est aussi membre du Haut Conseil Breton pour le Climat, créé par la Région en 2022. Il est spécialisé dans les eaux souterraines en milieu granitique. Il est à l’initiative d’un observatoire de recherche en hydrogéologie à Plœmeur dans le Morbihan. Il réside une partie de l’année à Penmarc’h, il connaît le territoire bigouden.
Il a présenté un diagnostic des ressources en eau à Penmarc’h. “Les eaux souterraines sont des réservoirs. Sous nos pieds, il y a de l’eau en continu” explique t’il. “Les fractures observées aux rochers de Saint-Guénolé constituent des réserves d’eau.”
Il a ensuite dressé un bilan des conséquences de la sécheresse 2022, les impacts et les enjeux avec une projection sur les années 2020-2070. “Tout va changer, le nombre de jours de sécheresse va augmenter. Elle sera pluriannuelle avec un déficit hydrique plus important.”
Visionnez la présentation de Philippe Davy en cliquant ici.
Mathieu Jaouen a ensuite pris la parole. Il est le responsable des espaces verts à la ville de Penmarc’h et gère une équipe de 6 agents. Il a fait un état des lieux des réalisations depuis 2020, année d’arrivée de la mandature, avec la transformation de la serre municipale en potager, la plantation d’arbres fruitiers, le fauchage raisonné pour conserver l’humidité et préserver la biodiversité tout en veillant à la sécurité, le projet de plantation de 4 000 arbres sur une parcelle communale, etc. L’objectif majeur est une utilisation plus sobre de l’eau.
“À Penmarc’h, chaque année, 300 m3 d’eau sont utilisés pour entretenir les espaces verts et arroser les jardinières” explique t’il. “La priorité est donnée aux vivaces et arbustes peu consommateurs en eau. Le paillage est une autre économie de solutions, il conserve l’humidité et réduit les besoins en eau.”
Des échanges avec le public ont clôturé la séance avec des questions sur l’augmentation de la population, l’urbanisation, la fréquentation touristique et les besoins en eau ; la zéro artificialisation
nette le ZAN avec l’utilisation des sols pour les constructions et les logements ; l’adaptation pour préserver les ressources, etc.
À vos agendas. Deux nouvelles conférences : le 19 avril sur le changement climatique en Bretagne et le 17 mai sur mer et littoral à 18h30 à la salle Cap Caval. Penmarc’h fête l’océan, le samedi 03 juin au port de Saint-Guénolé.
Photo à la une : les intervenants Philippe Davy et Mathieu Jaouen, la maire de Penmarc’h Gwenola Le Troadec
Mairie de Penmarc’h
02 98 58 60 19