La situation reste maîtrisée mais les emprunts contractés par la majorité précédente en fi n de mandat réduisent considérablement la capacité d’investissement de la commune dans les années à venir, selon un audit réalisé par
un cabinet indépendant.
Conformément à nos engagements, nous avons demandé à un cabinet spécialisé (LocalNova) d’examiner la situation financière de Penmarc’h telle qu’elle a évolué de 2014 à aujourd’hui, en esquissant différents scénarios pour les années à venir. Voici les enseignements de cet audit (qui a lui-même coûté 3 000€).
Une situation correcte en apparence…
En 2020, les recettes de gestion de la commune (son budget de fonctionnement) étaient de 6,8 millions d’euros. La dette se montait fi n 2020 à 3,481 millions d’euros. Un chiffre difficile à interpréter dans l’absolu. Pour évaluer
la santé financière d’une commune, l’usage est de mesurer le temps qu’il lui faudrait pour rembourser intégralement sa dette, si elle y consacrait toute son épargne disponible (c’est-à-dire les ressources qui lui restent une
fois payées les dépenses obligatoires, comme les salaires ou le chauffage des écoles). Dans le cas de Penmarc’h, le délai de désendettement serait de trois ans. Il a pratiquement doublé depuis 2017. Le cabinet LocalNova relève
que la majorité précédente a placé la commune sur une trajectoire intenable, que nous allons devoir corriger afin de retrouver des marges de manœuvre.
…Mais des marges de manœuvre qui ont été réduites
Nos prédécesseurs avaient hérité de finances particulièrement saines en 2014. La situation a perduré jusqu’en 2017. Dans les trois années suivantes, en revanche, Penmarc’h a emprunté au total 4,5 millions d’euros ! La réfection de la mairie et l’interface ville-port de Saint-Guénolé, entre autres, ont été payées à crédit. Il est normal qu’une collectivité emprunte, mais elle doit le faire avec discernement. Les crédits en question étaient élevés, très rapprochés dans le temps et ils ne préparaient pas l’avenir : la commune devra encore emprunter dans les années qui viennent, afin de cofinancer des travaux inévitables de protection contre la mer. La vigilance s’imposait d’autant plus que les recettes de la commune n’ont pas progressé ces dernières années. Entre 2014 et 2020, elles sont stables à +0,1% de hausse par an, c’est à dire qu’elles diminuent en euros constants, compte
tenu de l’inflation, qui est de 7,4% sur la période. Ces recettes sont constituées essentiellement par les produits des impôts locaux (en légère hausse sur la période 2014-2020) et par les dotations de l’État (en légère baisse).
Moins d’habitants et plus de dettes
Certains emprunts souscrits dans le passé arrivant à échéance entre 2017 et 2020, la dette supportée par les Penmarc’hais a augmenté de 124%, passant de 1,5 million d’euros à 3,481 millions. Exprimée en euros par habitant,
la progression de l’endettement est plus marquée encore (+155% entre 2017 et 2020), car la population penmarc’haise baisse. Nous étions 5 842 habitants en 2014, contre 5 247 habitants en 2019, selon les derniers
chiffres communiqués par l’Insee.
Charges de fonctionnement
Également appelées « dépenses de gestion », elles ont augmenté de 1,3% par an entre 2014 et 2020. La hausse est portée par les dépenses de personnel. Celles-ci représentent 58% des charges de fonctionnement, ce qui est plus que la moyenne des communes de taille comparable (56,3%). C’est un point à améliorer. Ces frais de personnel ont augmenté de 2% par an, en partie sous l’effet des recrutements, en partie sous l’effet des évolutions de carrière propres à la fonction publique territoriale (ce qu’on appelle le « GVT », ou « Glissement Vieillissement Technicité ») qui ne dépendent pas de la mairie.
Les perspectives pour 2021 et au-delà
Les chiffres définitifs ne sont pas encore connus, mais l’année 2020 sera marquée par une baisse exceptionnelle des recettes de gestion due à la crise sanitaire (moins d’entrées au cinéma, aux phares, moins de redevances versées par les commerçants, etc.). On peut espérer un rebond en 2021, mais rien n’est acquis. Nous nous sommes engagés à ne pas augmenter les taux des taxes foncières. Dans les années à venir, le cabinet LocalNova retient comme hypothèse que la commune aura besoin d’investir 1,5 million au minimum chaque année, pour maintenir son niveau d’équipement et entretenir son patrimoine, sans parler des travaux à financer. Notre épargne seule ne permettra pas de le faire. Le délai de désendettement de Penmarc’h va donc augmenter encore.
Consultez l’audit en cliquant ici.