Dans la perspective du déconfinement, le Conservatoire du littoral, l’Office national des forêts, la Ligue pour la protection des oiseaux, Rivages de France et les têtes de réseau de la protection de la nature en France, en lien avec l’Office français de la biodiversité, alertent ! En effet, avec l’arrêt durant 8 semaines de la fréquentation humaine sur les rivages du littoral, la biodiversité s’est faite la part belle, notamment les oiseaux attachés à ces milieux naturels, qui ont fait leur nid sur un territoire calme et silencieux.
Le printemps n’attend pas et le cycle de la nature nous rappelle qu’en notre absence, les espèces occupent les espaces appropriés pour assurer leur reproduction. Le littoral français n’aura pas échappé à la règle. Et ce n’est pas sans conséquences…
C’est ainsi que, fraîchement arrivés de leurs quartiers d’hivernage africains en mars dernier, les “gravelots à collier interrompu”, “sternes naines” et autres oiseaux du bord de mer ont trouvé de vastes étendues de sable ou des sentiers littoraux désertés par les hommes, restés à demeure afin d’éviter la propagation du virus Covid 19.
Depuis mi-mars, la plupart de ces espèces se sont installées à la fois sur leurs zones habituelles mais aussi sur ces nouveaux territoires disponibles, ont construit leur nid souvent à même le sol. La couvaison des oeufs, qui ressemblent à des galets, est en cours et une première nichée, voire parfois une seconde, auront lieu jusqu’au 15 juillet de cette année.
Mais en s’installant sur des zones normalement fréquentées par le public pour se promener et pour des d’activités sportives, récréatives ou de baignades, ces espèces vulnérables se sont mises en danger. En période de déconfinement, lorsque les accès seront de nouveaux autorisés, l’appel de la nature et des espaces magnifiques du littoral devrait nous mener inexorablement vers les rivages.
L’année 2020 qui semblait exceptionnelle pour la reproduction pourrait s’avérer catastrophique : œufs écrasés, nichées piétinées, poussins séparés de leurs parents, voire dévorés par les chiens non tenus en laisse.
Afin d’éviter cette hécatombe, le Conservatoire du littoral, l’Office national des forêts, Rivages de France, la Ligue pour la protection des oiseaux et de nombreux acteurs de la protection de la nature, en lien avec l’Office français de la Biodiversité, lancent un appel pour alerter le public afin d’anticiper les impacts de la réouverture des sites naturels du littoral.
Dans la mesure du possible, les nids seront identifiés, isolés par un balisage à caractère pédagogique, afin de les exclure du parcours des sentiers et accès publics. L’ensemble des organismes en charge de la protection de la nature en appellent à la plus grande vigilance et attention des promeneurs et usagers du littoral afin que ces poussins, trésors vivants de nos rivages, ne deviennent des victimes collatérales du déconfinement.
Les attitudes à adopter pour réduire votre impact et sauver les poussins dans le respect des consignes sanitaires générales et notamment la distanciation physique :
- Vérifiez que l’accès du site du littoral où vous comptez vous rendre est autorisé ;
- Restez sur les sentiers balisés et habituels. Si vous avez un chien, tenez-le strictement en laisse ;
- Gagnez le plus rapidement possible le fil de l’eau pour mener vos activités sportives ou récréatives et restez au plus proche de l’eau ;
- Évitez au maximum de fréquenter le haut de plage, les dunes de sable ou végétalisées en arrière littoral, lors de vos parcours vers les stationnements ;
- Si vous voyez un oiseau posé au sol qui vous semble blessé ou pousse des cris répétés, éloignez-vous au plus vite car il s’agit d’une manœuvre destinée à vous éloigner du nid ou une alarme indiquant la présence d’un nid ou de poussins ;
- Respectez les zones balisées avec une signalétique adaptée à l’opération ;
- Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.conservatoire-du-littoral.fr qui apportera des données sur les espèces d’oiseaux et sur leurs « modes de vie », pour sensibiliser le grand public, les promeneurs, et usagers du littoral.
Photo à la une : gravelot à collier interrompu © P. Cavallin
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