Chaque année, l’association Cap Caval’Arts organise en juin le Salon des Arts à la salle Cap Caval. Cet évènement réunit près d’une quarantaine d’artiste : peintres, sculpteurs, graveurs, photographes… En 2019, la ville de Penmarc’h a décerné un prix à quatre d’entre eux. Ces artistes primés exposent au Vieux Phare de Penmarc’h du 19 octobre au 3 novembre.
Armelle Allouis
et Jean-Paul Le Gall
« Deux regards qui se posent sur la faune de nos marais et rivages, ainsi que sur nos ports et chantiers navals de Cornouaille. L’un s’exprime par la photographie, l’autre par la sculpture. Leurs œuvres dialoguent dans une conversation artistique où leurs sensibilités se rejoignent. »
Armelle Allouis, sculptrice-céramiste, a tout d’abord été attirée par le dessin (fusain et pastel sec) avant de découvrir le modelage de la terre. C’est le raku, technique ancestrale japonaise, qu’elle privilégie pour s’exprimer ; une technique indomptable qui laisse une grande place à l’imprévisible de la cuisson. Ses œuvres se distinguent par un noir et blanc assumé : noir et blanc pour tendre vers l’essentiel ; noir et blanc soulignant la pureté de la ligne ; noir et blanc vibrant de couleurs contenues ; noir et blanc encore, adoucis par la lumière furtivement aperçue au cœur de l’œuvre et qui se joue du vide et du plein ; noir et blanc, enfin, pour laisser place au rêve…
Jean-Paul Le Gall est Quimpérois depuis 1960, après des études techniques et un passage à l’école Boulle il réalise une carrière dans l’ingénierie construction et parallèlement se consacre à sa passion la photographie. Auteur-photographe passionné par la nature et la faune sauvage, Jean-Paul Le Gall privilégie les photos d’animaux prises en milieu naturel et souhaite partager ces « instants sauvages » qu’il a eu le plaisir de vivre et de capturer. Il travaille également sur plusieurs thèmes dont la dimension minimaliste et abstraite de la nature qui se révèle à qui sait la voir, la mémoire des pierres à travers le patrimoine breton, mais aussi la vie maritime qu’il expose aujourd’hui à Penmarc’h à travers ces clichés de chalutiers colorés pris sur le vif à leur retour de pêche.
Jocelyne Creusier
Sculpteur et peintre, née à Paris en 1956. Agrégée d’arts plastiques de la faculté de la Sorbonne à Paris, elle reçoit les enseignements d’artistes contemporains de renom : Paul Virilio, Bernard Rancillac, Lygia Clark, Annette Messager, Pierre Boulez, Michel Journiac, Pierre Baqué.
Après avoir enseigné les Arts, elle crée et présente aujourd’hui ses sculptures en bronze et ses peintures sur métal dans son atelier de la Gacilly en Bretagne.
Elle participe à des expositions: à Paris, la galerie de la Boétie, celle de l’IPT Arago. En Bretagne, la galerie du Faouëdic, celle de la Passerelle de la Gacilly, le Palais des congrès de Lanester, le Salon des Beaux-arts de Lorient et le salon Cap Caval’Arts de Penmarc’h.
L’artiste reçoit en Juin 2019 le prix de la ville au salon de Penmarc’h. Participation à la biennale d’art contemporain de la Roche-sur-Yon en Vendée au printemps 2020, ainsi qu’au prochain salon des artistes français au grand Palais à Paris.
L’œuvre
Pour réaliser ses sculptures de bronze, l’artiste pratique une technique primitive, intuitive et spontanée, issue du savoir-faire des bronziers du Burkina-Faso. Le modèle est façonné en cire d’abeille, le moule de potée est en argile. Étain, laiton et cuivre recyclés constituent l’alliage de bronze. Le métal, volontairement peu ciselé, garde un aspect brut, afin de renforcer l’expressivité de la représentation humaine. Il s’agit de corps en panique. Face au chaos écologique de la planète, l’humanité en danger est représentée par des personnages en déséquilibre. Ils s’agitent, s’enfuient, se précipitent, s’agrippent, chavirent, dans le simulacre d’une danse, ultime élan de survie. D’autres implorent, méditent, dans l’espoir de retrouver le chemin de vie.
La nature en péril est évoquée par des stèles de bois carbonisé. Les statuettes de bronze se réfugient sur ces socles monumentaux. Ces supports en bois recyclé sont brûlés dans la tradition du SHOU-SUGI-BAN. Autrefois dans les maisons japonaises trônait le DAI « KOKU BASHIBA » : un grand pilier, noirci par le feu, qui portait bonheur. L’artiste détourne ce rituel, ses stèles brûlées sont la métaphore de nos forêts consumées.
Une autre mise en scène des figurines de bronze est proposée. Des lames d’acier recyclé dévorées par la rouille symbolisent aussi la transformation de la matière par le temps lui aussi dévastateur. Les bronzes sont installés comme des stylites (ermites) en haut de ces colonnes.
Coco Delorme
Peintre autodidacte native de Sars-Poteries (59), Thérèse-Christine (Coco) Delorme vit désormais à Bénodet. Passionnée depuis toujours par le dessin, elle s’adonne d’abord à la sculpture sur pierre (kersanton) et sur bois nobles (chêne, noyer). Revenue à ses premières tendances pour des raisons pratiques, elle peint à présent, à l’huile et à l’acrylique, dans un style qui a glissé progressivement du figuratif à l’abstrait. Sur de grandes toiles, emplies de couleur et de matière, s’harmonisent les couleurs en trois dimensions.
Matière, textures et formes dans lesquelles le spectateur pourra se laisser aller à une interprétation personnelle.